• Mon Caractère •
Je suis ce qu‘on appelle communément une ordure. Mais je préfère me qualifier d‘enflure, c‘est tout de même plus propre, plus attrayant. C‘est simple ; tout le monde me hait, tout le monde, sauf mon père, qui s‘évertue à penser que je vais revenir auprès de lui. Comme si j‘avais besoin de ça. Bordel, regardez-moi, j‘ai réussi à monter ma boîte tout seul, je suis devenu riche à en crever et je peux profiter à loisir des corps de mes employées. Qu‘elles soient d‘accord ou non m‘importent peu, elles bossent pour moi, elles assument. Toutes aussi connes les unes que les autres, pas une seule n‘a été capable de voir que je la paye un salaire de misère. M‘enfin bon, passons, et parlons encore de moi. J‘aime regarder les gens avec hauteur. Pourquoi ? Simplement parce que je suis plus puissant ; après tout, je fais partie des Ambrosio, et ça n‘est pas rien. Et puis, qui a dit que l‘argent ne faisait pas le bonheur ? Je baigne dans le luxe dans mon enfance, et je t‘assure que s‘il voyait ces prostituées du Manoir venir te sucer pour quelques billets en plus, il retirerait bien vite ses mots. Je choisis soigneusement celles que j‘embauche dans ma boîte ; faudrait pas que ce soit des déchets vivants. Elles sont si faciles à manipuler, pauvres femmes malléables en manque d‘affection. Il suffit que je les effleure, du regard ou de la main, et elles sont à moi. Un sourire, une parole, elles tombent à mes pieds. Ma famille - si l‘on peut appeler ça comme ça, m‘a souvent qualifié de fourbe. Oh oui, je le suis, et ils me jalousent pour mon côté calculateur qui me permet d‘obtenir des milliers de choses. Je suis aussi un hypocrite, mais dans le business, c‘est presque considéré comme une qualité. Si toutes les personnes qui passent à ma portée devaient entendre ce que je penserais d‘eux, ils m‘auraient pendu depuis longtemps. Alors je dissimule tout, derrière des sourires séduisant et des regards appuyés. L‘argent m‘aide aussi, à corrompre, tellement de fois. Bref, je suis beau, je suis riche, et je suis un Ambrosio ; nul n‘est plus parfait que moi. | • Mon Histoire •
~ A partir de 1979 ~
Ce fut par un matin lourd de pluie que je naquis, faisant la joie de mes parents. Premier fils, premier descendant d’une lignée puissante et à l’autorité déjà bien assise, mon destin est déjà tout tracé. Mon père a des tonnes de projet pour moi ; il veut que je marche dans ses pas. Comblé d’affection, d’amour, et ne manquant de rien, je profite de mon enfance avec une innocence non feinte. Rien n’aurait pu être plus merveilleux que ma vie. Sauf que voilà ; dans ma seconde année d’existence, j’apprends que mon univers va être troublé par un nouvel arrivant. Angelo. Ma mère est radieuse, et je partage sa joie. Je l’aime tellement. Elle passe des heures à caresser son ventre gonflé comme un ballon, et je commence à trouver les neuf mois un peu longs. Puis, vient le grand jour. Mon père emmène ma mère à l’hopital, et je sais que mon frère va naître. Je dois attendre dans une pièce toute blanche, avec une infirmière qui veut me faire jouer à des puzzles. Si je m’en souviens, c’est parce que ce jour là ; mon petit monde d’enfant gâté s’est effondré. Mon père revient, le visage tiré par de drôles de cernes, les cheveux en bataille. Je devine qu’il y a un problème, et je lui demande de voir ma mère. Il me répond que c’est impossible, qu’elle a sacrifié son corps pour celui de mon petit frère. Je ne comprends pas ; comment comprendre, à deux ans, que la naissance de ton propre frère a tué ta génitrice ? Mais je grandis vite, et même si mon père tente d’éviter mes questions insistantes, je lui demande inlassablement quand est-ce que reviendra maman. Finalement, un beau jour, il me révèle qu’elle est morte en donnant naissance à Angelo. A partir de ce jour là, je décide de haïr mon frère. Je mets tout en œuvre pour lui montrer à quel point je le déteste, lui, ce pauvre gamin à peine plus jeune que moi qui m’a tout volé. Je sais qu’à travers lui, l’auteur de mes jours revoit ma mère, et je sais qu’il estime qu’il lui doit quelque chose. Il me délaisse, je le sais, ils me délaissent tous autant qu’ils sont, et j’ai beau essayer de leur crier que mon frère est un monstre qui a tué ma mère, ils refusent de l’entendre. Et puis lui, qui ne semble pas comprendre ! Il s’accroche à moi comme je le faisais avec mon doudou ! Il est pitoyable, et j’ai beau le repousser, lui dire que je le hais, il m’offre ses sourires comme s’il n’entendait rien. Il est si fragile, si discret. Mon contraire, moi qui suis devenu un enfant brutal, capricieux et exigeant, au grand dam de mon père qui ne sait plus quoi faire de moi.
~ Vingtième année ~
J’ai vingt ans, ça y est, et je suis devenu un putain d’emmerdeur. Durant toutes ces années passées dans le Manoir, j’ai développé un goût particulier pour la luxure et l’argent. Faut dire qu’avec toutes ces escortes qui bossent pour mon père - au moins une bonne idée qu’il aura eu durant sa vie - je peux me permettre d’en malmener quelques unes. Elles sont si faciles à avoir ! Si j’ai un don pour pourrir l’existence d’une personne, j’ai aussi le don pour charmer n’importe qui. Et je l’utilise à merveille ; ça en devient un divertissement. Je brise le cœur des belles jeunes filles en fleur, pauvres petites, comment peuvent-elles encore croire au Prince Charmant alors qu’elles se dandinent chaque jour devant des vieux pervers dégueulasses. Pour sûr, ils sont pleins de fric.. Après tout, il n’y a que ça qui les intéressent, n’est-ce pas ? Les femmes aiment l’argent, et le pouvoir. Mais incapables de les obtenir seules, elles ont besoin d’user de leurs charmes pour séduire les puissants. Mais après tout, qu’est-ce que ça peut me foutre ? Je suis en train de monter un projet, je vais bientôt pouvoir partir d’ici.
J'arrive à ma trentième année, et je ne supporte plus ma vie au Manoir, surtout depuis que mon père s’est remarié avec cette Miranda. Une escort girl.. Je hais cette femme plus que n’importe qui au monde, bordel, c’est une pute après tout non ? Et c’est elle qui vient remplacer ma mère ; c’est une honte, et mon père ne semble pas se rendre compte qu’il déshonore la mémoire de son ex-femme. Le pire, c’est que cet imbécile d’Angelo adore cette femme, pire, je crois qu’il en est amoureux. Il est tellement naïf, le pauvre, et bien souvent j’’ai essayé de lui donner quelques leçons de vie, mais il ne veut pas en prendre compte. Toujours trop rêveur, il n’a aucune ambition, j’en suis certain.
~ Aujourd'hui ~
« Le Vendetta » a ouvert ses portes depuis trois ans déjà. Il a été facile de trouver de l’argent, je n’avais qu’à demander à mon père ; s’il savait pourquoi je le lui avais réclamé ! J’ai acheté un club, et je l’ai entièrement retapé, seul. J’étais si fier en terminant. Mon cœur se gonflait d’orgueil en pensant que je n’avais besoin de l’aide de personne. Tout cela a pris du temps, et j’ai consacré de longues heures à rénover le vieux club qu’on m’avait refilé. [Et bien sûr, j'ai dû rendre des comptes à l'un des hommes que je déteste le plus ; Flavio Busone, parrain de la mafia et meilleur ami de mon père.. Il me fallait obtenir son appui afin de pouvoir gérer tranquillement mes affaires. ça ne m'a pas plus, de devoir ainsi demander une sorte de permission, mais après tout, je m'en sors plutôt bien. Flavio n'est pas au courant de mes projets de concurrence au Manoir, et il ne vaudrait mieux pas, étant donné l'amitié profonde qui le lie à mon père. ] Mais qu’importe, j’ai pu ouvrir, et à présent, je vais pouvoir écraser toute ma famille. Car si « Le Vendetta » est déclaré comme étant une boîte de nuit, je suis bien décidé à faire entrer quelques putes. Elles m’apporteront bien plus vite toute la puissance dont j’ai besoin. Le pauvre Valentino Ambrosio peut aller se cacher au fond de son Manoir, son fils va faire bien mieux. Je me sais plus ambitieux, plus malin, plus manipulateur. Le monde du business est à moi, j’ai de l’argent plein les poches, des femmes de politiciens à séduire, et des dirigeants à corrompre. Entre temps, bien que j’étais déjà un teigneux, ma nouvelle réputation ne me rend que plus détestable. Je devine bien que tout mon clan me hait, sans toutefois oser me l’avouer. Je m’en contrefous, je n’ai besoin que de moi pour réussir. J’ai construit mon chemin seul, écrasant mes rivaux d’une main de maître. Je me suis même fiancé, Krystah, s’appelle l’honorée. Une femme pour laquelle j’ai un peu plus d’estime que les autres. N’allez pas croire que je l’aime, il est juste bon parfois d’avoir un corps dévoué à sa disposition, et Krystah remplit son rôle à merveille. Je dirige ma boîte avec une poigne de fer. Mes employées me craignent, et m’admirent à la fois. Elles me savent capable de tout, et si elles s’avisent de me trahir, dieu seul pourrait les sauver de ma colère. J’impose des règles strictes, afin que tous mes crétins de clients soient satisfaits.
Vérone est la ville de tous les vices, et je compte bien en profiter. |