Allongée sur mon lit, je n'attendais personnne. Ma journée s'était finie voilà deux heures au moins. J'allais passer la soirée seule en compagnie de mon magazine. En fond sonore, la radio italienne diffusant quelques sons d'actualité. Soupirant, je me disais que la soirée serait longue, bien trop longue même. Personne pour me tenir compagnie, personne n'était disponnible. Je devais être la seule et unique Escort à ne pas être occupé ce soir. Et puis sortir en boite de nuit ne me disait strictement rien. Un baillement, une feuille de magasine qui tourne et me voilà replonger dans ma lecture.

Lecture si passionnante qu'elle me donnait envie de dormir. Heureusement pour moi, un bruit est venu me libérer de cet ennui. voilà que l'on venait frapper à ma porte. Intriguée, j'attrapais mon peignoir, afin de ne pas apparaitre en nuisette transparente à la porte. Arrivant à ma porte, je l'ouvrais et passais ma tête dans l'entrebaillement. Quelle surprise d'y trouver Lorenzo. Je ne m'y attendais pas du tout.

"Lorenzo, que fais-tu là ? Je ne t'attendais pas. Entre, je t'en prie"

Je le fis rentrer dans ma chambre, tout en l'invitant à prendre place. Lorenzo était un de mes clients, un client avec qui j'avais bien plus que de simples relations au lit. De temps à autre, je l'accompagnais dans des cérémonies, mais j'étais également devenue sa confidente, chose sur laquelle je ne crachais. Enfin, il faut comprendre que Lorenzo me considérait tout à faut autrement que deux paires de jambes uniquement, ce qui était sincèrement agréable. Moi qui pensait passer une nuit seule, me voilà en très bonne compagnie.

Lorenzo avait envie de voir sa confidente, il était fatigué et la visite qu’il avait reçue aujourd’hui l’avait fortement perturbé. Il ne savait pas vraiment à qui parler, correction, plutôt à qui d’autre parler.

Mais revenons un peu dans le passer pour mieux comprendre. L’après-midi venait de commencer quand il avait reçu l’appel de sa secrétaire pour lui dire qu’Alessendro Busonne était la. La personne qui avait financé la quasi-totalité de son entreprise. Ensuite, il lui avait proposé un déjeuner, il y avait eu cet appel de la grande cliente, il avait du répondre et puis le départ presque précipité d’Alessendro. C’en était perturbant pour le jeune homme. Par conséquent, il avait envie de passer un peu de temps avec Ludivine.

Il avait eu du mal à se remettre au travail, vers 16h plus personne ne devrais être au bureau mais Lorenzo tentait toujours de travailler, vers 19h30, il fini par abandonner de travailler, enfin il avait quand même bien avancé. Il était monté à l’étage pour aller se faire quelques choses à manger et en ouvrant son frigo, il avait soupiré et décidé d’aller manger quelques choses au restaurant.

Il était donc descendu dans un restaurant entre son bureau et le manoir, avait commencé un bon repas pas trop lourd mais bien remplissant. Pendant le repas, il ne cessait de penser à ce qui c’était passer et au fait qu’il devrait se détendre et penser à autre chose. Au final, il décida d’aller faire un tour au manoir et il allait aller voir son amie.

Tout ça pour dire qu’il arriva dans le manoir et se dirigea directement vers la porte pour frapper quelques petits coups à la porte. Ludivine vint ouvrir en peignoir signe qu’elle avait quelques choses de léger, elle passa la tête et fut apparemment surprise par qui elle vit, il fit un joli sourire.

- Disons que j’avais envie de te voir, cela m’as pris soudainement. J’espère que je ne te dérange pas trop. Comment tu vas ?

Elle s’effaça pour le laisser passer. Je lui fis un petit sourire et constatait qu’apparemment, je ne la dérangeais mais plutôt le contraire dans un certain sens.

Il sourit entra et attendis qu’elle lui propose de s’assoir pour le faire. Il la trouvait jolie, agréable, une femme formidable en somme.

Je m’attendais à passer une soirée tranquille, une soirée seule avec moi-même. Alors bien évidemment, quand j’entendis quelqu’un frappait à ma porte, je fus bien évidemment surprise. J’ouvrais ainsi la porte, ne pensant pas voir Lorenzo de l’autre côté. Au départ, je pensais plutôt que c’était quelqu’un du Manoir, un membre du personnel, ou même un autre Escort, mais non c’était Lorenzo qui se pointait devant ma porte. J’en étais plus que surprise. Je le laissais entrer, entrer dans ma chambre. Il avait eu une envie soudaine de me voir, je me demandais bien pourquoi ? Après tout, j’étais plus une confidente pour lui, je n’étais pas seulement une Escort. Non loin de là, avec lui, je passais souvent des soirées à parler, de tout ou de rien, à écouter ce qu’il me racontait. Ca me faisait de la compagnie, et ça me changeait des autres fois, des autres clients.

« Non, tu ne me déranges pas, tu le sais bien. Fais comme chez toi ! »

Quelle ironie du sort ! Ma phrase comportait ce petit fais comme chez toi qui semblait complètement à part, complètement hors du temps. Après tout, il était également chez lui quand il se trouvait au sein du Manoir. Il était un Elu, un client de la maison. Je le regardais s’installer, tandis que j’enroulais les pans de peignoir autour de ma taille et prenait à mon tour place dans un fauteuil face à lui. Je me doutais bien qu’il n’était pas là pour ce que les autres hommes cherchaient, à moins qu’il ne crée la surprise. Cela arrivait de temps à autre, et généralement je ne m’y attendais pas du tout. Lâchant un soupire à peine inaudible, je le regardais intensément dans les yeux, je connaissais tout de Lorenzo Di Campilli, absolument tout. Jamais il ne m’avait caché sa vie, tout comme je ne lui cachais rien. Il connaissait parfaitement la véritable Ludivine Saint-James, cette petite française qui aujourd’hui était une Escort au sein du Manoir.

« Alors, quel bon vent t’amène dans ma chambre ? » lui demandais-je.

Quand Lorenzo c’était levé, il n’avait pas pensé qu’il recevrait la visite de son généreux donateur qui en plus était magnifique, complètement canon et « so sexy ». Il avait besoin de parler avec quelqu’un, au lieu d’une soirée tranquille avec lui-même comme compagnon.

Il était arrivé devant la porte de sa confidente, ne savant que dire et que faire, comment réagir. Il vit bien la surprise sur son visage. Effectivement, c’était surprenant et en général, il prévenait pour venir, pour passer du temps avec elle pour ne pas l’ennuyer dans son travail mais ici, ca lui avait pris sur un coup de tête, il était à quelques minutes et n’avait même pas pensé à téléphoner ou faire un petit texto pour demander si elle était libre à l’instant.
Elle devait sûrement se demander pourquoi cela lui prenait si soudainement, elle devait se poser tout un tas de question. Dans un même temps, elle devait savoir que c’était pour parler et non pour d’autre raison, il venait souvent pour parler avec elle. Quelques choses s’était passé entre les deux jeunes gens, ce qui faisait que l’un pouvait compter sur l’autre, pourtant, il n’était pas amoureux d’elle et ne pensait pas qu’elle le soit de lui.
Elle l’invita à entrer dans ses apparentement, elle lui dit de faire comme chez lui, cela pouvait sembler absurde pour le contexte du manoir, il était un élu et n’avait donc pas d’invitation à recevoir mais la relation entre les deux jeunes gens faisait que cette phrase semblait plus que normale.

- Merci, c’est gentil, je suis désolé, d’habitude, je préviens mais ici, je ne pensais même pas que j’allais passé ici il y a cinq minutes.

Il s’installa sur un des fauteuils, non pas affalé comme la plupart des gens qui venaient dans les appartements du manoir mais droit comme s’il s’asseyait dans un fauteuil comme on s’installe face à une amie, enfin pour lui, c’était normal, c’était exactement ce qu’il faisait, il venait voir une amie, une confidente et non une escorte du manoir. Il l’observa refermer son peignoir sans en être choqué, il avait l’impression de déranger quelqu’un alors que cette personne allait se coucher. Il lui demanda quel raison l’amenait dans sa chambre, il fit un petit sourire. Il la laissa s’assoir avant de décider de parler. Il voulait la laisser s’installer correctement. Il savait tout d’elle et inversement, elle savait tout de lui. Il respira un bon coup pour éviter de parler bien trop vite.

- Et bien aujourd’hui, j’ai eu une magnifique surprise, la visite de celui qui a financé la plupart de mon entreprise, il est venu dans mon bureau, on a rendez vous mardi.

Il l’observa un instant, lui, ca lui avait fait l’effet d’une bombe comment réagirait la jeune fille. Il l’ignorait un peu mais il était un peu perdu et espérait que parler avec elle lui permettrait de se soulager de cette confusion et puis aussi oublié un peu les événements des derniers jours.

« Je sais bien que tu préviens généralement, mais ne t’excuse pas. Tu as juste de la chance que personne d’autre ne m’est demandée pour la soirée. Sinon, tu te serais trouvé bien bête. »

Pour le fréquenter depuis de nombreux mois, voire année, je commençais à bien connaitre le personnage. En même temps, j’étais plus sa confidente qu’une fille avec qui il passait du bon temps. Non pas que ça n’arrivait pas. De temps à autre, je me retrouvais intimement avec lui, sous les draps en satin de mon lit, ou même du sien. Mais au fil du temps, un tout autre lien s’était tissé entre nous, une véritable complicité entrainant une confiance sans faille. Je pouvais lui parler librement, tout comme il pouvait le faire avec moi. Aucun tabou entre nous. C’était même devenu une règle d’or. Enfin, je prenais place à mon tour sur un fauteuil, juste après avoir pris le soin de fermer un peu mon peignoir. Je ne portais qu’une tenue légère en dessous. Une simple nuisette. Tout en prenant place, je m’enquis de sa visite, ou plutôt du motif de sa visite. C’est ainsi qu’il me parla de son fameux « mécène », un homme important apparemment. Ce dernier avait entièrement financé la boite de publicité de Lorenzo, une véritable aubaine pour lui.

« Et alors ? Comment ça s’est passé ? Bien ou mal ? C’est qui ce fameux grand homme ? Dis moi absolument tout !!! » lui demandais-je.

En même temps que je venais de lui poser la question, j’avais attrapé deux verres et la bouteille de whisky qui étaient toujours présents sur la table basse. Invité ou pas, client ou non. C’était quelque peu indispensable, ça donnait une petite touche de décoration, mais c’était également un véritable moyen de ne jamais être prise au dépourvu. Je tendis le verre à Lorenzo, afin que ce dernier l’attrape. De mon côté, je pris le mien et but une petite gorgée, tout en attendant le fameux récit de mon ami. Il m’avait très souvent parlé de ce fameux donateur, sans pour autant le connaitre réellement. Cette fois-ci, c’était une toute autre étape qui venait d’être franchie, une autre situation venait de s’ouvrir. Et ce n’était pas une mince affaire. Je regardais Lorenzo, étudiant chaque détail de son physique, physique soigné comme à son habitude. Même si je devinais que les derniers évènements l’avait quelque peu bouleversé.

Elle lui dit de ne pas s’excuser et qu’il avait bien de la chance qu’il n’y avait personne qui l’avait demandé, il devait se l’avouer, il aurait eu l’air bien.

- Je l’avoue, je ne sais pas trop non plus ce que j’aurais fait. Je crois que j’aurais attendu jusqu’à ce que la personne parte…

Il devait l’avouer cet endroit, cette pièce avec cette femme était un havre de paix pour lui, un lieu ou il se sentait bien. Il ne savait plus depuis combien de temps il connaissait Ludivine, combien de temps il avait commencé à lui parler, ni trop comment d’ailleurs sans doute une fois ou il avait voulu passer un bon moment dans des bras chaleureux et avait fini par parler plutôt que de se mettre à faire des câlins. C’est vrai que parfois, ils se retrouvaient dans le lit, sous les draps parfois en riant et en discutant d’autre … pour une raison plus intime mais ce n’était pas une relation comme avec les autres filles du manoir, c’était différent. Enfin, soit, il y avait eu quelques choses qui s’était tissé entre les deux jeunes gens, une confiance, une complicité et tout deux pouvaient parler librement et dire ce qu’il voulait dire, sans tabou, sans se jugé, une règle d’or, un accord implicite.
Il observa la jeune fille s’assoir et refermer son peignoir pour être un peu plus descente vu qu’elle avait pour vêtement une simple nuisette. Il pouvait comprendre d’autant plus qu’il n’était pas la pour passer un moment dans ses bras mais un moment pour discuter avec lui. Elle lui demanda comment ça c’était passé, elle lui demanda tout les détails, ce qui attira un petit sourire au jeune homme un peu perdu.

- Pour commencer, c’est ma secrétaire qui m’as sonné parce qu’a l’accueil, la nouvelle refusait de le laisser passer, j’étais confus, il s’est montré compréhensif, on a discuté un peu, il à pris un verre, au moment ou il me proposait de déjeuner avec lui, un important client m’as contacté, je ne pouvais pas refuser… il est devenu plus froid, enfin c’est ce que j’ai ressenti et à mis notre déjeuner à la semaine prochaine… Oh et en plus il est si sexy !! Alessandro Busonne, il est merveilleux !

Ludivine lui tendis un verre de whisky, il trempa doucement ses lèvres dedans profitant de la sensation que lui procurait le liquide coulant dans sa gorge. Il était bien conscient qu’elle étudiait chaque détail de lui pour deviner dans quel état il était, elle comprendrait sans doute bien vite qu’il était bouleversé. Il ne put s’empêcher de continuer.

- Je le pensais beaucoup plus vieux genre quelqu’un de 50ans avec une telle fortune mais non, il doit avoir mon âge ! Je n’en revenais pas… d’ailleurs, j’ai du mal à réaliser que c’est vrai !

Il était vraiment encore sous le choc de ce qu’il venait de voir et avait bien mal à imaginer qu’il avait vraiment vu Alessandro Bussonne. Ce n’était pas évident d’assimiler ça aussi. Il regarda Ludivine, heureusement qu’elle était là, sinon, il n’aurait eu personne à qui se confier, personne à qui raconter son aventure. Il eu un petit sourire en observant la jeune fille attendant une réaction de sa part.

J’avais hâte qu’il me dise tout, absolument tout. J’étais prête à passer une nuit blanche, rien que pour connaitre tous les détails de cette fameuse entrevue de cet après-midi. Je l’écoutais attentivement, souriant de temps à autre, jusqu’à entendre ce nom. Je ne m’y attendais pas, mais alors pas du tout. Au point de étouffer avec mon verre. Alessandro Bussone. Le Alessandro ? Le même homme que je poursuivais depuis des mois, l’homme que j’espérais avoir pour moi et uniquement pour moi ? Je n’en revenais pas, et puis soudain je fus surprise d’un doute.

Je connaissais Lorenzo par cœur, je savais parfaitement qui il était, ce qu’il aimait dans la vie ou non. Mais dans le fait d’aimer, je savais qu’il aimait aussi les hommes. Or, je savais également qu’Alessandro avait déjà passé du temps avec l’un des Escorts boys du Manoir. Je l’avais appris tout à fait au hasard. Sans pour autant le faire exprès. J’espérais juste que rien n’arriverait entre ces deux là, où l’une des relations en pâtirait tout simplement. J’essayais de chasser ses idées de ma tête, pour me reconcentrer sur mon ami.

« Tu en as de la chance. Alessandro Bussone en personne. C’était donc lui le mystèrieux homme qui t’a aidé. »

Je feignais la surprise, j’étais assez bonne comédienne pour le faire. Je bus une gorgée de mon verre tranquillement, sondant son regard. Ce dernier était bouleversé, je le voyais bien, mais dans ma tête c’était tout autre chose qui trottait, et surtout qui ne voulait pas partir.

« Tu auras peut être la chance de le croiser dans les couloirs du Manoir, il a une chambre ici. C’est un des Elu, tout comme son père, d’ailleurs. »

J’en connaissais un rayon sur Alessandro. Après tout, j’avais eu le droit à quelques moments privilégiés avec lui. Me relevant de mon siège, je vins prendre place à côté de Lorenzo, sans pour autant prendre place sur ses genoux, ce que je faisais de temps en temps. Je lui déposais un baiser sur la joue, avant de le regarder droit dans les yeux.

« Toi, tu as besoin soit de te défouler un bon coup, soit de te laisser aller pour te remettre de ce bouleversement ! »

Il regarda son amie l’observer et y vit diverses émotions qu’il ne traduisit pas sur l’instant bien trop ému par l’émotion qu’il ressentait actuellement. Mais c’était quoi comme émotion ? De l’envie ? Du plaisir ? De la surprise ? Ou bien encore toute ses émotions en même temps ? Il n’aurait su le dire de suite. Alessendro, il n’avait pas encore réalisé qu’il n’avait jamais dit à son amie qui était son mystérieux investisseur. Il observa un instant son amie et lui fit un petit sourire. Oui, en effet, il avait oublié de le lui dire.

- Oui, c’est lui, j’avais oublié de te le dire quand je l’ai appris, il y a des fois ou j’ai la tête vraiment en l’air ! Mais je n’en reviens toujours pas de l’avoir rencontrer !!

Ludivine lui dit qu’il serait possible qu’il le croise dans les couloirs du manoir car il avait une chambre ici, que c’était tout comme lui, un Elu, et son père d’ailleurs aussi. Le jeune homme ouvrit grand les yeux, il ne s’y attendait pas. Ce merveilleux jeune homme, ce modèle de classe et d’élégance avec une chambre ici, enfin dans un sens ce n’était pas étonnant, les grands et les meilleurs quel qu’ils soient avait une chambre ici. Même lui en avait une et pourtant il ne l’avait pas spécialement demandé, non c’était un des privilèges de la haute…

- Tu es sérieuse ? Tu sais s’il vient souvent ? Et Quel genre d’Escort il demande ? Je ne voudrais pas faire de bourde, t’imagine que je vienne à dire quelques chose de travers, j’suis si maladroit parfois !

Oui bon, c’était à moitié vrai, il avait aussi envie de savoir s’il avait une petite chance avec le jeune homme, quoique ce n’était pas bon vu le pouvoir qu’il avait sur l’entreprise. Même ne fusse que l’histoire d’une nuit, non, il se devait d’oublié ce coté si craquant et ne voir en lui que l’homme qui détient son entreprise.

Lorenzo observa Ludivine se lever pour venir se mettre à coté de lui, sur l’accoudoir du fauteuil qu’il avait choisi et non sur ses genoux comme il lui arrivait parfois de le faire. Elle lui déposa un bisou et le regarda dans les yeux pour lui dire d’une voix douce qu’il devait soit se défouler un bon coup, soit se laisser aller pour se remettre de ce bouleversement.

- Mais je sais pas quoi faire pour me remettre, j’avoue que je suis surtout complètement paumé, c’est un jour assez extraordinaire quand même.

Le pauvre jeune PDG semblait réellement perdu. Oui, c’était une émotion assez forte qu’il venait de subir. Et il ignorait comment réagir.

Je buvais tranquillement mon verre, écoutant Lorenzo, échangeant quelques mots avec lui. Je connaissais parfaitement Alessandro Bussonne pour l’avoir comme client, et même plus. Je sortais en quelque sorte avec lui, alors oui, je savais de qui je parlais et de qui il s’agissait. Cependant, j’étais bien curieuse d’en savoir plus sur lui et sa relation avec mon ami. Quel était son but réel, dans cette affaire. Je le regardais incrédule et étonnée, il semblait savoir peu de chose sur lui, très peu de chose. Je rigolais un peu lorsqu’il me demandait si j’étais sérieuse.

« Bien évidemment que je le suis ? Tu crois que je suis du genre à raconter des mensonges, uniquement pour le plaisir ? Bien évidemment qu’il vient ici de temps à autre, je le connais même personnellement. Quant aux Escorts qu’il demande, je ne peux rien. vie privée, je suis obligée de respecter ça. Il faudra lui demander si tu veux e savoir. »

Etre Escorte entrainait toujours des obligations, on devait donc respecter la vie privée des clients et ne rien dire sur eux. Pourtant, je savais parfaitement qui allait dans la chambre de Monsieur Bussonne Junior, je savais qu’il y avait des hommes, mais également des femmes, dont moi. Mais ça, je le gardais bien pour moi. Enfin, ça ne servirait pas à grand-chose à Lorenzo de savoir que j’étais l’une de ses femmes qui partageaient la couche d’Alessandro, et puis j’étais liée par le secret de la vie privée. Je chassais rapidement cette idée de ma tête, me reconcentrant sur mon invité surprise. L’heure défilait, tandis que je prenais place à ses côtés, ou plutôt sur l’accoudoir. Je lui conseillais de se détendre de penser à autre chose, et prenant les devants, je lui massais doucement les épaules.

« Fais moi confiance et laisse moi faire. »

Je me relevais et me glissais dans son dos, et continuai plus fermement le massage, je me penchais légèrement pour défaire les boutons de sa chemise, afin de lui découvrir les épaules. Attrapant le petit flacon d’huiles essentielles, posés sur ma commode, j’en appliquais sur mes mains et reprenais le massage, déposant un baiser dans le cou.

« C’est le parfait moyen pour te détendre. Ferme les yeux et ne pense plus à rien »

Lorenzo ne voulait pas vexer son amie en disant ça, mais il était tellement sous le choc qu’il n’avait rien trouvé à dire d’intelligent. Il savait bien qu’elle n’avait pas le droit de dire qui ce monsieur fréquentait, ni de dire si il faisait partie de ses clients à elle. Il soupira et ferma ses yeux, presque avec désespoir, parfois il était un véritable crétin, il ne pouvait le nier. Il était parfois tellement naïf dans ses relations personnelles, bien plus que dans son boulot, comme s’il avait tout dosé sur cette partie là.

- C’est évident, je le sais et pourtant je te le demande, je suis bien imbécile parfois. Je sais bien aussi que tu ne trahiras jamais ton secret professionnel peut importe si nous parlons plus en terme de boulot ou si nous parlons à titre plus amical. C’est ça qui fait de toi une bonne Escort et une fabuleuse confidente en qui j’ai totale confiance.

Il s’arrêta un instant quand Ludivine vint se placer derrière pour aller doucement masser ses épaules et lui dire de lui faire confiance ainsi que la laisser faire. Il ferma les yeux et laissa sa tête se pencher avec délice, il est vrai aussi qu’elle faisait de fabuleux massage. Son massage se fit un peu plus ferme, elle se permit aussi de me dégager les épaules en déboutonnant ma chemise et de commencer un massage qu’il qualifierait de plus sérieux mais beaucoup plus agréable aussi dans un sens. Il savait bien qu’il n’y aurait rien de plus entre eux, d’ailleurs, c’était exceptionnel quand il y avait plus entre eux, il ne sentait pas le besoin de coucher avec elle, juste celui de parler et de se libérer. Elle avait parfois la tête sur les épaules alors que la sienne était décrochée et qu’il était perdu, qu’il n’arrivait plus à aligné les pensées pour des raisons diverses allant d’un étonnement à une colère impressionnante.

- Hum, ça fait un bien fou, tu fais-ça si bien !

C’était presque un soupir d’extase, il était vrai que Lorenzo était assez expressif sur le bien que le massage lui faisait de manière générale, comme s’il était toujours trop plein de tension et que ce brusque changement était presque relative à une sensation se rapprochant de l’orgasme ou de la sensation de plaisir presque sexuelle… libératrice dans un certain sens.

- Tu as raison ! C’est le moyen parfait pour me détendre !

Il soupira une nouvelle fois d’extase devant se sentiment de plaisir que lui procurait ce massage qu’il trouvait si bienfaisant.