Préambule historique
Le ciel s’obscurcit à mesure qu’un voile d’incertitude s’abat sur l’Angleterre.
Le Roi, épris d’Anne Boleyn, met tout en œuvre pour déclarer son mariage avec Katherine d’Aragon nul et non avenu afin de la destituer de son titre de Reine et de pouvoir enfin concevoir l’héritier mâle tant attendu. Loin de faire l’unanimité dans le Royaume, cette entreprise pousse le peuple et la noblesse à contester, en secret, la politique du Roi.
Dans le même temps, le Pape Clément VII, sous le joug des lames Impériales, ne peut intervenir dans cette affaire et cherche, par tous les moyens, à retarder l’échéance. Se sentant trahi par ses alliés d’hier, Henry va immédiatement chercher une entente avec son cousin François 1er et déclare la guerre à Charles Quint, rééquilibrant ainsi les forces en Europe. En parallèle, le Roi s’entoure peu à peu de Réformateurs Luthériens, dont Cromwell, Cranmer et Thomas Boleyn, qui profitent de la déception du "Fidei Defensor" à l’égard de l’Église pour le rallier à leur cause.
Entre amour, rivalités, croyances et manipulation, la vie à la Cour n’a jamais été plus mouvementée qu’en 1529.
© Préambule rédigé par Thomas Cromwell
De la vie à la Cour
ou Les Vanités
Figurez-vous, cher visiteur, une assemble haute en couleurs, en perpétuel mouvement. Holbein manquerait certainement de nuances dans sa palette pour pouvoir rendre une telle atmosphère. Du parterre des Courtisans s’élèvent des rires en éclats, fragments de leur frivolité à demi couverts par le doux bruissement des éventails des Marquises et des Duchesses aux lèvres acidulées. Les regards pétillent de malice et d’orgueil. Une créature vous semble-t-elle ingénue ? Méfiance, cher visiteur : le mensonge des apparences est très bien entretenu et fort cajolé, en ces lieux fastueux. La tête commence à vous tourner ? Le souffle vous manque ? C’est toujours ainsi que la séduction s’exerce. Les habitants de cette jolie cage dorée vous apprivoisent sournoisement, à force de caresses, et vous voici à votre tour captif. Vous vivez désormais dans un monde de rêves et de passion, d’intrigues et de fêtes. Les rires vous apparaissent de plus en plus acerbes à mesures que vous séjournez à la Cour, mais, qu’importe après tout… Ici, chaque individu est un joyaux de plus attaché à la Couronne. Mais dehors, que seriez- vous ?...
© Description de la Cour du Roi rédigée par Eloïse du Mauroi
Des espoirs de l’ombre
ou La vie des Citoyens
Que d’individus hétéroclites, au dehors ! Certains viennent de leur campagne natale, tentant leur chance à la ville dans l’espoir de pouvoir exercer quelque profession à peine rémunérée… D’autres sont bourgeois ou petits marchands, et peuvent se projeter dans l’avenir à plus de deux jours. Vous espérez de toutes vos maigres forces que vous ne serez jamais ce pauvre bougre, assis dans un coin de la taverne la plus mal famée de la ville, diluant ses idées sombres dans un alcool au goût âpre. On vous bouscule. Il est certain que, si vous étiez un peu plus riche que vous ne l’êtes, vous vous feriez dépouiller par quelques malfrats. De cette assemblée bruyante fusent des cris, des exclamations… Vous entendez de-ci de-là quelques chansons dont les paroles feraient frémir quelqu’un de plus prude que vous. Beaucoup murmurent que « c’est la faute des Conseillers ». Comprenez : le Roi n’est pas en cause. Le Roi est, par nature, bon et généreux. Les coquins qu’il faudrait punir sont les hommes qui gravitent autour de Sa Majesté, lui donnant de mauvais conseils pour servir leur propre cause plutôt que celle du peuple… Un jour, peut-être, tous ces individus réclameront vengeance auprès du Roi ? Mais, en attendant, l’essentiel est de survivre dans ce monde brutal et obscur, jour après jour.
© Description de la vie des Citoyens rédigée par Eloïse du Mauroi